Travail des jeunes : le premier motif de démission est le stress ou une charge de travail importante

FacebookTwitterLinkedInEmail

Un rapport de L’institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) présente des résultats sur les attentes et aspirations des jeunes et de leurs aînés en matière de travail, sur le regard des jeunes actifs concernant leur emploi actuel et leur réussite professionnelle, et sur la façon dont ils se projettent dans leur devenir professionnel.

Afin d’éclairer le rapport au travail et à l’emploi des jeunes, l’édition 2023 du baromètre DJEPVA sur la jeunesse a dédié un module de son questionnaire à ce sujet d’actualité. La taille relativement importante de l’échantillon – environ 4 500 jeunes âgés de 15 à 30 ans et 1 000 personnes âgées de plus de 30 ans – permet d’approfondir les connaissances sur cette thématique et de comparer le point de vue de l’ensemble des jeunes à celui des plus âgés.

Les jeunes ont globalement un rapport au travail et à l’emploi qui n’est pas très différent de celui des plus âgés. Les écarts entre générations, bien réels sur certains points, n’effacent pas ceux observés à partir d’autres caractéristiques sociodémographiques des enquêtés (genre, situation d’activité, catégorie socioprofessionnelle…). À titre d’illustration, les jeunes femmes apparaissent plus attentives que leurs homologues masculins à l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Elles se déclarent également moins enclines à assumer de nombreuses responsabilités au travail et s’estiment moins bien payées. Autre exemple, les jeunes cadres se sentent davantage utilisés à leur juste niveau de compétence dans leur emploi, et davantage préservés du déclassement par rapport aux autres catégories socioprofessionnelles.

Les attentes et aspirations des jeunes en matière de travail

  • Le niveau de rémunération, critère principal dans le choix d’un emploi. Interrogés sur les principaux critères à prendre en considération dans le choix d’un emploi, près de sept jeunes sur dix âgés de 15 à 30 ans (68 %) se disent attentifs au « niveau de rémunération » de l’emploi. Par ailleurs, six jeunes sur dix (60 %) affirment qu’ils choisiraient un CDI plutôt qu’un CDD, même si le poste en CDI semble un peu moins intéressant
  • Télétravail et horaires de travail fixes : des préférences traduisant la volonté de préserver son équilibre de vie 58 % des 15-30 ans préféreraient avoir des horaires de travail fixes ou réguliers 74 % souhaiteraient idéalement télétravailler, dont 21 % « tout le temps » et 53 % « de temps en temps »,
  • Des jeunes aspirant à des responsabilités et à l’autonomie
  • Des jeunes prêts à démissionner en cas de stress ou d’une trop grande surcharge de travail. Lorsqu’on questionne les jeunes sur les raisons qui pourraient les conduire à chercher un nouveau travail – et in fine à démissionner d’un poste –, le premier motif mis en avant est le stress ou une charge de travail importante (46 % chez les 15-30 ans)

Le regard des jeunes sur leur emploi actuel et sur leur avenir professionnel

  • Près des deux tiers des jeunes actifs âgés de 15 à 30 ans (65 %) déclarent être utilisés dans leuremploi à leur juste niveau de compétence. Près de deux tiers (63 %) des actifs âgés de 15 à 30 ans s’estiment « très bien payés » ou « plutôt bien payés »
  • Des jeunes qui se sentent davantage préservés du déclassement que leurs aînés.Dans le baromètre, le sentiment de déclassement concerne environ un jeune sur sept : 14 % des jeunes âgés de 15 à 30 ans pensent qu’ils auront (ou ont) une moins bonne réussite professionnelle que leurs parents. Plus de la moitié des jeunes (54 %) – notamment les 25-30 ans (58 %) semblent avoir intériorisé le fait qu’ils connaîtront des périodes sans emploi au cours de leur carrière.

Le rapport ds jeunes au travail en 2023, INJEP, Clara PONTON, Roxane SAUMON, Charlotte MILLOT, Sandra HOIBIAN (CREDOC). Avec la collaboration d’Amélie CHARRUAULT (INJEP)