En 2022, 10% de la consommation électrique annuelle vient des services numériques en France. Les services numériques représentent 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (2,5% en France). Cette part est exponentielle. L’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2040 et 2050 !
Aujourd’hui, près de 80% de l’empreinte carbone du numérique provient de nos équipements (smartphones, ordinateurs, téléviseurs et objets connectés), essentiellement dus à leur fabrication.
Allonger la durée de vie de nos appareils est donc un objectif majeur en réparant et en favorisant le réemploi. Mais un autre levier est celui de l’éco-conception des services numériques (sites web, applications, logiciels, etc.). En effet, plus un service numérique est lourd, plus l’utilisateur aura besoin de se procurer un appareil plus puissant. Le poids médian d’une page web est passé de 14 Ko en 1995, à 500 Ko en 2011, à 2,1 Mo en 2021 (HTTP Archive). La puissance informatique requise est donc de plus en plus importante et c’est ce qui va obliger à toujours renouveler son matériel.
En réduisant la consommation de ressources informatiques, on réduit ainsi l’obsolescence des équipements, qu’il s’agisse des équipements utilisateurs ou des équipements réseau ou serveur.
Afin de retrouver des informations, études et chiffres fiables, l’Observatoire des Impacts Environnementaux du Numérique, mis en place par l’Arcep et l’ADEME, compile l’ensemble des publications qui mesurent les impacts directs et indirects du numérique.
Face à ces chiffres et au changement climatique qui est maintenant bien visible, l’Etat souhaite accélérer la transition écologique notamment en matière de numérique. Il déploie plusieurs actions et dispositifs qui se structurent sous le pilotage du Haut comité pour le numérique écoresponsable.
L’une de ces actions est la mise en place de la loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (REEN). Cette loi entend faire converger transition numérique et écologique en responsabilisant l’intégralité des acteurs du numérique (professionnels, acteurs publics, consommateurs).
Le 5e axe de la loi concerne plus particulièrement les collectivités. Dès 2023, les communes et EPCI de plus de 50 000 habitants doivent présenter un programme de travail visant à l’élaboration d’une stratégie de numérique responsable.
Cette stratégie, définie au plus tard le 1er janvier 2025, établit des objectifs (annuels ou pluriannuels) de réduction de l’empreinte environnementale du numérique sur le territoire, des mesures pour les atteindre, et des indicateurs pour en suivre la réalisation. La stratégie numérique responsable fait ensuite l’objet d’un bilan annuel.
Les objectifs de la stratégie peuvent notamment porter sur :
La « loi REEN » promeut la sobriété numérique pour les collectivités. Dans ce cadre, l’outil numérique développé par Info Jeunes Bretagne afin d’améliorer l’accès aux droits des jeunes sur un territoire, intègre un objectif d’éco-conception.
L’éco-conception est une démarche visant à limiter les impacts environnementaux d’un bien ou d’un service. Dans cette logique, l’Arcep et l’Arcom ont publié, en lien avec l’ADEME, le Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN). L’objectif de ce référentiel est de réduire, dès leur conception, l’empreinte environnementale des services numériques tels que les sites web, plateformes vidéo, applications, ou encore outils d’intelligence artificielle.
Info Jeunes Bretagne souhaite s’appuyer sur ce référentiel.
Etablir la notion d’éco-conception comme pré-requis pour le développement de ces nouveaux outils garantit la bonne intégration d’une PLAJ (Plateforme Locale d’Accès aux droits des Jeunes) à une stratégie numérique responsable existante.
Et dans votre collectivité, avez-vous pris connaissance de la stratégie numérique responsable ?
Info Jeunes Bretagne – Janvier 2025