La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie le sixième rapport de l’Observatoire national du suicide. Ce rapport synthétise les grandes tendances des conduites suicidaires en France. Une très forte augmentation des hospitalisations chez les adolescentes et les jeunes femmes au cours de la dernière décennie
Le nombre d’hospitalisations pour gestes auto-infligés (GAI) augmente chez les adolescentes et les femmes de moins de 25 ans depuis 2017, une hausse qui s’est accélérée à partir de 2021 et persiste au-delà de la période post-covid. 516 femmes de 15 à 19 ans sur 100 000 ont été hospitalisées en 2023 pour GAI (+ 46 % par rapport à 2017), plus de quatre fois le taux observé chez les hommes (113 sur 100 000). Dans le même temps, les hospitalisations pour gestes auto-infligés ont nettement reculé chez les femmes de 30 à 69 ans et chez les hommes de 30 à 59 ans.
Chez les jeunes, le suicide constitue la deuxième cause de mortalité. Mais c’est aussi la tranche d’âge dont le taux de suicide est le moins élevé : 2,7 pour 100 000 chez les moins de 25 ans, contre 13,3 pour l’ensemble de la population. Les jeunes femmes demeurent la population chez qui le taux de suicide est le plus faible, quoiqu’il ait augmenté de près de 40 % entre 2020 et 2022 (passant de 1,15 à 1,60 pour 100 000).
La Bretagne est la région de France la plus touchée par le suicide : chez les hommes (+49% par rapport à la moyenne nationale) comme chez les femmes (+47%). Chez les jeunes (15-34 ans), elle représente un décès sur quatre.
Les tentatives de suicides représentent 6 700 des séjours hospitaliers dans notre région pour l’année 2023. 34% de ces séjours sont effectués par des jeunes de moins de 25 ans. Un chiffre là aussi supérieur à la moyenne nationale. Même si 75% des personnes qui décèdent par suicide sont des hommes, c’est chez les jeunes femmes (5-24 ans) qu’on enregistre une nette augmentation des hospitalisations suite à une tentative de suicide. En 2023 elles sont deux fois plus nombreuses qu’en 2019.
Pour en savoir davantage : « Suicide et tentatives de suicide en Bretagne » Février 2025, les indicateurs, infographies et observations de l’Observatoire régional de la sante Bretagne.
C’est le numéro d’écoute gratuit, confidentiel mais non anonyme (en cas d’urgence) et accessible 7j/7 et 24h/24. Il est destiné aux personnes en souffrance, aux proches inquiets aux personnes endeuillées mais aussi aux professionnels.
Depuis 2021 ce sont 820 appels reçus dont 120 000 par le centre de Brest. Une semaine c’est environ 800 appels.
Vigilans est un dispositif de veille des patients suicidant, ceux qui ont déjà fait un geste suicidaire. Créé en 2015 il a pour objectif de contribuer à faire baisser le nombre de suicides et de récidives de tentative de suicide. Toute personne hospitalisée pour une tentative de suicide se voit proposer son inclusion dans VigilanS au moment de sa sortie. Une carte ressource lui est alors remise lui indiquant le numéro de téléphone (gratuit) où elle pourra joindre les vigilanseurs, des soignants formés qui pourront répondre efficacement en cas de mal-être ou de problème.
Les lieux, lignes et plateformes d’écoute spécialisées accessibles en Bretagne, à destination de tous ou réservés aux jeunes
De nouvelles formations organisées autour de trois modules (repérage, évaluation/orientation et intervention de crise) permettent de faciliter l’accès des personnes en souffrance à un accompagnement adapté. Ces formations sont gratuites (financées par l’ARS Bretagne). Pour en savoir plus ou vous inscrire n’hésitez pas à contacter l’ARS Bretagne.
Cette formation de 7 heures n’est pas réservée qu’au personnel de soin mais à tous. Elle vise à renforcer les compétences naturelles et l’empathie de chacun. Son objectif est de savoir repérer les personnes en souffrance psychique par ses propos, ses comportements ou ses facteurs de risques. Être sentinelle c’est également intégrer un réseau afin d’être entouré par d’autres pros et se sentir légitime.
Cette formation de 14 heures (2 jours consécutifs) est avant tout réservée aux professionnels de santé, du médico-social mais aussi des travailleurs sociaux et éducatifs. Elle vise à former ou renforcer les compétences professionnelles à l’évaluation et l’orientation de personnes repérées comme étant à risque suicidaire.
Ce dernier niveau de formation est destiné aux professionnels de santé, habitués à la gestion, à l’intervention de crise.
Info Jeunes Bretagne – Février 2025